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L'observation d'animaux sauvages éthique

Dernière mise à jour : 26 juin

La photographie et l'observation en nature, que ce soit de paysages ou d’animaux sauvages, se démocratise. Les adeptes sont de plus en plus nombreux. Amateurs et professionnels se lancent parfois dans la course à la meilleure photo ou veulent une observation garantie, ce qui peut conduire à des abus envers la nature et ses habitants.


Je suis Sylvain, je suis photographe et guide naturaliste avec Coeur Sauvage. Ma passion pour la nature sauvage m’a poussé à m’installer sur la Côte Nord du Québec où j’ai la chance d’habiter près de points chauds de biodiversité qui me permettent d’accéder plus facilement à des milieux sauvages. J’essaie d’inclure au mieux la dimension éthique dans l’observation et la photographie de nature, que ce soit pour des paysages ou des animaux.



Un coyote au regard perçant

Le respect est selon moi une notion de base, un principe même, que ce soit envers une personne, un lieu ou un animal. Aujourd’hui, la popularité croissante de la photographie animalière, l'essor du tourisme en nature, combinés à l’omniprésence des réseaux sociaux, fait naître de nouvelles problématiques qui méritent notre attention, car les conséquences peuvent être gravissimes.


Il est vivement conseillé de ne pas appâter ou nourrir les animaux sauvages. De nombreuses entreprises touristiques proposent ce genre d'activités où l'observation animale est garantie (les animaux sont en général appâtés) et malheureusement, bien souvent, cela se fait au détriment des animaux sauvages.


À cela s’ajoute les conséquences qui ne sont pas toujours mesurées par ceux qui les causent. Un animal sauvage que ce soit un renard, un ours ou un hibou, a instinctivement une crainte des humains qui est saine. Appâter les animaux, ou les approcher de trop près, va créer un rapprochement non naturel voire une accoutumance. De ce fait, ils ne craindront plus les humains, ce qui entraîne de multiples problèmes comme perdre l’habilité de trouver seul sa nourriture dans la nature, développer des maladies suite à l’ingestion de nourriture industrielle ou pathogène, se rapprocher des routes et habitations où le risque de collision devient plus élevé…


Un ours habitué à être nourri sera audacieux et n’hésitera pas à entrer dans les maisons, les voitures… Il sera plus agressif et finira souvent abattu par un agent de la protection de la faune.


Un ours dans un arbre au coucher du soleil

Nous avons quand même la chance, en 2024, de pouvoir s’offrir des appareils photos et objectifs plutôt légers qui sont équipés de zooms puissants permettant de se placer à une distance raisonnable d’un animal tout en obtenant des clichés de qualité. L'idée de faire des excursions en nature avec Coeur Sauvage vient aussi de là : pouvoir proposer une expérience d'observation animalière sans garantie mais garantie sans dérangement et dans le respect.


Si vous avez la chance d’observer un animal sauvage et qu’il s’enfuit c’est que vous vous êtes surement trop approchés. Sur la photo ci-dessous j’ai photographié ce renard qui se trouvait à 450 mètres de moi. Son comportement restait naturel car il agissait comme s’il ne me voyait pas, il chassait et vaquait à ses occupations.


Un renard assis dans la neige

Aussi, je ne suis pas resté trop longtemps sur place pour limiter ma perturbation au maximum, le temps de quelques clichés et je repartais. La photo n’est pas parfaite mais elle a été prise dans des conditions qui respectaient ce renard.


À l’heure où nos activités impactent directement et fortement le sauvage de manière négative, que les animaux et la nature, en général, doivent s’adapter aux conséquences rapides et imprévisibles des changements climatiques, que les habitats sont réduits voire détruits, il est de notre devoir de ne pas en rajouter avec des pratiques douteuses et irrespectueuses du vivant.


Respectons l’espace de vie des animaux sauvages, informons–nous sur les espèces que nous pouvons observer afin de mieux comprendre leur mode de vie et ce que nous pouvons nous permettre. Un animal stressé par notre présence ne montre pas toujours des signes évidents.


Remettons-nous en question ! Dans quel but photographions-nous un animal ? Est-ce simplement pour les réseaux sociaux et quelques likes ? Est-ce que je peux sensibiliser avec cette photographie ? Est-ce que je vais déranger l’animal et n’est-il pas pertinent de plutôt le laisser tranquille ?


Coeur Sauvage est une entreprise basée à Sacré-Coeur, près de Tadoussac, et nous proposons justement une expérience responsable d'observation animalière : pas d'appâts, une distance de sécurité avec l'animal , pour une approche sans dérangement, c'est l'animal qui décide de se montrer ou non et nous sensibilisons sur les problématiques rencontrées par la faune sauvage du Québec par l'observation d'animaux sauvages éthique.


Un hibou caché dans la foret

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